Psychologie et théologie

Pythagore pensait que l'âme humaine est « immortelle, qu'elle migre d'un être vivant à un autre, que selon certaines périodes, les êtres qui sont nés un jour naissent à nouveau, qu'il n'y a, à proprement parler, aucun être nouveau et qu'il faut croire que tout ce qui est animé appartient à la même souche. » (Porphyre de Tyr, Vie de Pythagore, 19). C'est lui qui introduisit cette croyance en Grèce. On pourra la rapprocher du mythe rapporté par Platon (La République, X, 614 c), et connu sous le nom de mythe d'Er le Pamphylien.

Sur l'idée de métensomatose chez Pythagore, nous avons également le témoignage d'Hérodote (Enquête, II, 123) : il expose la doctrine égyptienne de l'âme, puis indique que des Grecs (dont il connaît le nom, mais qu'il refuse de citer), ont repris cette théorie en la faisant passer pour leur invention et en

'introduisant en Grèce. Voici cet exposé :

« Ce sont encore les Égyptiens qui, les premiers, ont dit que l'âme humaine est immortelle et qu'au moment où le corps périt, elle vient se loger dans un autre être vivant qui naît alors ; que, lorsqu'elle a habité tour à tour toutes les espèces terrestres, aquatiques et aériennes, alors elle pénètre de nouveau dans le corps d'un homme à l'instant où il naît, après une migration de trois mille ans. »

Pythagore disait qu'il était Midas de Phrygie, fils de Gordias. Ses disciples et biographes affirmèrent que ses métempsychoses avaient duré 216 ans. Selon Héraclide du Pont (Diogène Laërce, VIII, 4 - 5), Pythagore disait de lui-même qu'il s'était appelé autrefois Aethalidès, et qu'il était le fils d'Hermès. Hermès lui déclara qu'il lui donnerait ce qu'il souhaiterait, sauf l'immortalité. Il demanda alors de conserver le souvenir des événements de ses vies successives.

Les noms des cinq incarnations que Pythagore se serait attribuées sont rapportés dans cet ordre :

Aethalidès,

Euphorbe,

Hermotime,

Pyrrhos

et enfin Pythagore.

Règles de vie

Acousmates

On attribue à Pythagore des préceptes oraux (appelés acousmates) ; leur authenticité est évidemment douteuse, bien que Jamblique indique que les pythagoriciens se gardaient d'y ajouter quoi que ce soit. Il signale également que ces préceptes sont sans doute inspirés des sept sages.

Ces acousmates sont présentes par Jamblique (Vie pythagorique, 82 - 86) comme un enseignement oral qui se passe de toute démonstration, et qui a valeur de sentence divine. Il les classe en trois catégories : les acousmates qui révèlent l'essence, ceux qui révèlent l'absolu et ceux qui révèlent ce qu'il faut ou ne faut pas faire.

Voici quelques exemples :

Acousmates portant sur l'absolu

« Qu'y a-t-il de plus juste ? Accomplir des sacrifices.

Qu'y a-t-il de plus sage ? Le nombre, et après lui, celui qui a donné leur nom aux choses.

Quelle est l'activité humaine la plus sage ? La médecine.

Qu'y a-t-il de plus beau ? L'harmonie.

Qu'y a-t-il de plus fort ? La raison.

Qu'y a-t-il de meilleur ? Le bonheur. »

Acousmates portant sur ce qu'il faut faire et ne pas faire

« Il faut engendrer des enfants.

Il faut commencer par chausser le pied droit.

Il ne faut pas battre sa femme.

Il ne faut pas donner d'autre conseil que le meilleur.

Les fatigues sont bonnes, mais les plaisirs, quels qu'ils soient, pernicieux. »


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