Reçu à Saïs par le pharaon Amasis, il passera vingt-deux ans dans ce pays où il sera initié aux Mystère de Diospolis (Thèbes) et à la doctrine de la résurection d'Osiris ; les prêtres lui auraient appliqué sur la cuisse le disque ailé d'Atoum-Râ, en feuille d'or, ce qui lui vaudra le surnom de Pythagore chrysomère, i.e. "à la cuisse d'or".

Prisonnier de Cambyse lors de la conquête de l'Egypte, en -525, Pythagore sera conduit en Chaldée où il apprendra des Mages, durant douze années, la doctrine des nombres et la musique.

Il fut peut-être également en relation avec le chaldéen Zaratas-Zoroastre qui l'aurait purifié de ses souillures (Hippolyte, Réfutations de toutes les hérésies, I, II, 12). Il aurait vécu dix ans en Perse après la chute de l'imposteur Smerdis. Il aurait même été jusqu'en Inde où il aurait rencontré le Bouddha.

Libéré de Perse par un Crotoniate du nom de Gillos, selon Apulée, Pythagore revient à Samos où le tyran Polycrate règnait toujours. Il commence à enseigner dans un amphithéâtre à ciel ouvert, l'Hemicycle, sans grand succès.

Selon une tradition, avant de devenir célèbre pour son enseignement philosophique, Pythagore participa aux Jeux Olympiques à l'âge de 18 ans. Il remporta toutes les compétitions de pugilat (sport de l'antiquité comparable à la boxe). Les Jeux olympiques Antique


Banni par Polycrate ou bien quittant Samos de son plein gré il part pour la
Grande Grèce et s'installe à Crotone où il restera une vingtaine d'années. Son influence sur Crotone s'étendit de l'assemblée aux enfants en passant par les adolescents et les femmes qui venaient tous l'écouter. Mais son enseignement était soumis à une règle de silence. Il fonda son école à Crotone.

Cette influence à Crotone est l'occasion pour Porphyre de Tyr d'écrire une description sans doute idéalisée et romancée de Pythagore :

« (…) les habitants de Crotone comprirent qu'ils avaient affaire à un homme qui avait beaucoup voyagé, un homme exceptionnel, qui tenait de la fortune de nombreux avantages physiques : il était en effet noble et élancé d'allure et, de sa voix, de son caractère et de tout le reste de sa personne émanaient une grâce et une beauté infinies. »

Il semble que Pythagore ait également introduit de nombreux rituels importés d'Égypte, et qu'il acquit ainsi une grande renommée : les habitants de Crotone l'appelèrent Apollon Hyperboréen.

Pythagore semble avoir eu deux enfants de Théano, pythonisse originaire de Crète : Arimnestos (qui fut peut-être le maître de Démocrite, cf. Porphyre de Tyr, Vie de Pythagore, 3), ou Télaugès, et une fille du nom de Mya (ou Arignotès). Il semble que ses enfants aient écrit des traités. D'après Timée de Locres (ibid., 4), cette fille était honorée « comme la Vierge des vierges et comme la Femme des femmes » et, après sa mort, sa maison devint pour les habitants de Crotone un sanctuaire de Déméter.

Outre la fondation de l'école pythagoricienne, il serait à l'origine de la gamme musicale fondée sur le « cycle des quintes », et lui a donné son nom. Selon Isocrate (Busiris, 28–29), c'est lui qui introduisit la philosophie en Grèce, et qui inventa ce mot. Il aurait également introduit les mesures et les poids. Pythagore étudia les sciences mathématiques qu'il a appris des Égyptiens, des Chaldéens (astronomie) et des Phéniciens (nombres et calculs arithmétiques).

Il aurait également appris l'art de faiseurs de miracles de Phérécyde. On rapporte d'ailleurs de nombreuses légendes sur son compte, faisant état de ses dons d'ubiquité, de sa jambe en or, etc. Ce caractère légendaire de la vie de Pythagore, qui suggère parfois l'usage d'artifices en vue de séduire, se retrouve également dans son entourage. En effet, l'un de ses anciens esclaves, Zalmoxis (Salmoxis), passe pour avoir dupé ses concitoyens en tirant profit de la sagesse de Pythagore : il leur enseigna la doctrine de l'immortalité de l'âme, puis il se cacha dans un souterrain pendant trois ans en se faisant passer pour mort. Il réapparut, au grand étonnement de tous, et, dès lors, sa parole devint l'objet d'une véritable foi.

Vers la fin de sa vie, Pythagore s'enfuit pour Métaponte à la suite d'un complot fomenté en son absence contre lui et tous les pythagoriciens dont certains furent brulés vifs dans une maison par les hommes d'un noble de Crotone, Cylon. Ce dernier voulait ainsi se venger du vieux Pythagore qui l'avait jugé inapte à suivre les enseignements de l'école. Ces persécutions conduisirent à la dispersion des membres de l'école pythagoricienne, et marquent le commencement du déclin de l'influence pythagoricienne en Italie, dont le dernier bastion fut Tarente, avec Archytas de Tarente.

Pythagore serait mort à Métaponte, où il fut enterré, à l'âge de 90 ans.

Son influence a été très grande : Empédocle aurait été l'un de ses disciples (ce point est toutefois réfuté par la chronologie), et Démocrite admirait sa pensée.

Les Compagnons identifiaient Pythagore comme l'une de leurs références, notamment en raison de la rigueur de l'enseignement, du caractère scientifique, mathématique, communautariste.


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