W.Reich


W.Reich (1897-1957) Médecin et psychanalyste américain d'origine autrichienne (Dobrzcynica, 1897 - pénitencier de Lewisburg, Pennsylvanie, 1957).
Né dans une famille juive, Reich commence des études de droit, puis s'oriente vers la médecine. Diplômé en 1922, il s’enthousiasme pour les idées de Freud, et est bientôt admis à la Société psychanalytique de Vienne en 1919.
Très influencé par les conceptions freudiennes mettant en exergue l'aspect purement sexologique des névroses, il publie la « Fonction de l'orgasme » en 1927. Dans ce premier ouvrage, il affirme que les névroses prennent leur source dans une impuissance « orgastique » (le terme est de Reich) , liée à une incapacité d'accomplissement total de l'acte sexuel.
Reich, qui ne manque aucune occasion révolutionnaire, s’engage au parti communiste et élabore un travail original de synthèse entre Marx et Freud. Pour lui, la répression sexuelle joue un rôle fondamental dans le maintien au pouvoir du système capitaliste. La révolution prolétarienne doit passer par la libération sexuelle. En 1929, il publie Matérialisme dialectique et Psychanalyse.
En 1930, Reich part pour Berlin et fonde la SEXPOL, association pour une politique sexuelle prolétarienne. Il s'éloigne de plus en plus de l'orthodoxie freudienne, réfute l'universalité du complexe d'Œdipe et rejette la pulsion de mort en tant que négation de la sexualité. Il critique l'organisation de la famille comme incarnation de la morale bourgeoise répressive responsable de la misère sexuelle et sociale (la lutte sexuelle des jeunes, 1932; l'Irruption de la morale sexuelle, 1932). Le personnage dérange et en 1934, Ernest Jones, le chasse de l'Association psychanalytique internationnale (IPA). Reich va se retrouver sans interlocuteurs à sa pointure et commencer de soutenir des positions qui le mèneront à sa perte.
Pendant la montée de l'hitlérisme, il écrit Psychologie de masse du fascisme et l'Analyse caractérielle (1933), ouvrages dans lesquels il établit un lien direct entre impuissance « orgastique » et fascisme. On se doute qu’avec de telles idées, il doive quitter l'Allemagne en 1934 pour la Norvège, puis la Suède. Là, il consacre ses recherches à la captation de l'activité sexuelle par des appareillages de sa construction. Il isole des entités porteuses d'une énergie biologique, transition entre le vivant et le non-vivant (les Bions, 1938).
Il émigre aux États-Unis en 1938 et continue ses recherches sur les « bions » et leur rôle dans le développement des cancers (Biopathie du cancer). Il croit avoir découvert une énergie vitale cosmique, « l'orgone ». Pour la capter, il construit les «boîtes à orgones», sortes d'accumulateurs destinées à guérir certaines affections psychiques et somatiques provoquées par la stagnation de « l'orgone ». Reich met ses machines sur le marché mais l’affaire tourne mal, accusé d'escroquerie, il est condamné et incarcéré. Ses livres sont détruits. Il meurt en prison en 1957. Parmi ses ouvrages, il faut citer également la Révolution sexuelle (1945), et Écoute, petit homme (1948), deux ouvrages s’inscrivant dans le courant de pensée « libéré » des années 60-70 évoqué précédemment.
On retiendra que Wilhelm Reich , disciple du fondateur de la Psychanalyse, compte parmi ses plus célèbres continuateurs. Il a développé la pensée du maître, et donné à la Psychanalyse une nouvelle dimension : le corps. On admet les travaux de Reich comme étant à l'origine de toutes les démarches analytiques intégrant la dimension corporelle. Le corps dévoile l'histoire psychologique de la personne et, il s’agit d’apprendre à l'observer, le lire pour mieux interpréter les messages transmis par les attitudes, les postures, la gestuelle, les tensions ou les blocages. Alors que la Psychanalyse se contente d'échanges verbaux, la thérapie de Reich va aider la personne à prendre conscience d'elle-même à travers la perception de son corps. C'est grâce aux développements apportés par Reich que le concept d'énergie prend une place prépondérante dans la compréhension de l'être humain.

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