L'OSTEOPATHIE


Thérapie manuelle, l'ostéopathie a pour objectif premier le maintien de la santé en corrigeant les déséquilibres par le toucher.

L'originalité de l'ostéopathie réside dans son approche révolutionnaire de la maladie et sa manière de la traiter. Depuis ses débuts en 1874, elle est restée une médecine holistique, celle de l'homme total, où tout en lui est interdépendant", selon Francisco Donoso. Cet assistant à la Policlinique de l'Ecole d'ostéopathie de Belmont œuvre également dans le cadre du dispensaire des rues, soignant maux de dos et autres problèmes articulaires. Et aussi maux de tête, de ventre, constipation rebelle, infections urinaires ou dermatologiques à répétition... Tous ces troubles fonctionnels aux origines diffuses qui mettent en échec la médecine occidentale bénéficient d'un "rééquilibrage" manuel, puisque dans le corps humain tout est lié, ou presque.


C'est dans l'Amérique des pionniers que le Dr Andrew Taylor Still, fils d'un fermier, médecin et prédicateur méthodiste, a la révélation de ce qui allait devenir une thérapie largement diffusée. Disséquant des centaines de cadavres, il arrive à la certitude que l'être humain est pourvu de forces d'autoguérison et de ressources naturelles qui lui permettent de lutter contre les maladies. Il faut donc maintenir l'organisme en parfait état ou, le cas échéant, lui faire retrouver son équilibre en corrigeant la "lésion ostéopathique". Lésion, qui peut être responsable d'une cascade d'événements susceptibles de se répercuter sur des zones charnières. Ainsi, par exemple, une contracture réflexe au-dessus de l'omoplate peut se manifester lors d'une gastrite ou d'un ulcère. Le traitement ostéopathique de cette contracture peut éliminer la cause de la maladie (s'il intervient suffisamment tôt), ou freiner son évolution.
Son efficacité a été démontrée lors de l'épidémie de grippe espagnole qui fit vingt millions de morts en 1918. En effet, le taux de mortalité se révéla cinq fois inférieur chez les patients des ostéopathes que chez ceux qui se firent soigner par les médecins de l'époque.


Progressivement, les grandes découvertes (bacille de la tuberculose par Koch, rôle des microbes avec Pasteur) ont modifié le visage de la médecine. Mais, paradoxalement, "ces succès favorisent l'avancée de l'ostéopathie. D'une médecine sollicitée d'abord et surtout contre la mort, les patients des sociétés développées se sont mis à exiger plus de confort", expliquent
Françoise Le Corre et Serge Toffaloni*. En Californie, en 1961, un accord assimile les docteurs en ostéopathie (O.D.) aux docteurs en médecine (M.D.). Deux ans plus tard, les diplômes émis par les écoles d'ostéopathie sont considérés aux USA comme équivalents à ceux des écoles de médecine. En 1993, l'Angleterre reconnaît officiellement l'ostéopathie. Depuis 1991, l'Ecole suisse d'ostéopathie, installée à Belmont, a octroyé le diplôme à deux volées d'étudiants, et les ostéopathes inscrits au registre suisse se multiplient. Pourtant, leurs traitements ne sont pas remboursés par l'assurance maladie obligatoire mais dans le cadre des assurances complémentaires.


Outre sa remarquable efficacité dans les symptômes douloureux et fonctionnels de la colonne vertébrale et de l'ensemble du squelette et des muscles, l'ostéopathie revendique son pouvoir d'intervenir efficacement sur les fonctions physiologiques de l'organisme. En six années de formation, les thérapeutes manuels acquièrent le savoir nécessaire à diagnostiquer et traiter l'ensemble des pathologies fonctionnelles ainsi qu'à distinguer les pathologies qui ne sont pas de leur ressort. L'ostéopathie n'agit que lorsque la structure d'un organe — le cœur ou le rein, par exemple — présente des modifications encore réversibles.

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